Objectivité des médias, ou soumission ? On ne peut pas dire que le traitement médiatique de Bernie Sanders ait brillé par sa neutralité.
Extrait de l’article original de Pierre Rimbert :
Propulsé par un mouvement populaire plutôt que par les éditorialistes et par l’establishment, M. Sanders jouit, tout comme le candidat républicain Donald Trump, d’une grande liberté vis-à-vis des barons de la presse. Mais pendant que M. Trump injurie les journalistes — surtout quand ce sont des femmes —, M. Sanders analyse le système qui les produit. Interrogé le 23 mars 2016 par la chaîne Young Turks (diffusée sur YouTube), il expliquait : « Nous devons percer le brouillard des médias dominants, qui s’emploient à nous distraire sans aborder les vrais problèmes. (…) J’ai dû écrire une lettre aux directeurs des grandes chaînes pour leur signaler que leurs émissions du dimanche n’abordent presque jamais la question du climat. Pourquoi ? Faut-il mettre cela en rapport avec le fait que les producteurs de charbon et de pétrole sont d’importants annonceurs ? Je le crois. Ils ne parlent pas non plus des inégalités de revenus et de fortune. Entend-on jamais des débats vraiment sérieux sur les causes de la disparition de la classe moyenne ? Pourquoi les riches accaparent-ils presque tout ? La santé : vous avez vu le film de Michael Moore Sicko ? C’est un très bon film. Mais quand je parle aux jeunes, ils ignorent que nous sommes le seul grand pays sans système gratuit de santé pour tous. Ils ne savent pas que l’éducation supérieure est gratuite en Allemagne ou dans les pays scandinaves. Les médias ne le leur expliquent pas. Car les médias sont l’un des bras de la classe dirigeante de ce pays. Et ils veulent parler de tout, sauf des questions les plus importantes, parce que si l’on parle des vraies questions et que les gens s’instruisent, savez-vous ce qui se passe ? Ils pourraient bien vouloir tout changer. »
Lien vers l’article original de Pierre Rimbert pour le Monde Diplomatique
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